Quand un prêtre capucin, retraité âgé de 99 ans, se croit obligé d’attaquer la Libre Pensée…
Quand un prêtre capucin, retraité âgé de 99 ans, se croit obligé d’attaquer la Libre Pensée…
Une petite mise au point de la Fédération d’Indre-et-Loire de la Libre Pensée.
Nous avons pris connaissance en page 13 de l’édition du dimanche 23 décembre 2018 de la Nouvelle République qui relate la carrière du prêtre capucin – prêtre-ouvrier pendant un temps – Léon Gahier. Ce monsieur qui a vécu près d’un siècle a certainement de nombreux souvenirs... Mais il a cru bon d’en relater un… pour attaquer la Libre Pensée.
A la fin de l’article (une page !) dans la rubrique « profil », il est dit que ce monsieur aurait participé en 1996 à une réunion de libres penseurs de Tours (diable !) qui organisaient le « repas du boudin » en « dérision de la mort du Christ » avec 4 chrétiens !!! Que faisaient-ils là ? C’est pour le moins étonnant ! Il est vrai que ce « mec qui n’est pas un saint » (sic) aimait à fréquenter l’infréquentable, comme il le dit lui-même. Celui qui a beaucoup pêché sera-t-il pardonné ? Il ajoute : « Nous étions face à un tel mur de haine que nous sommes partis avant la fin, écœurés. » Curieux, non ? Cela mérite quelques précisions :
Il se trouve que j’ai été président de la Fédération d’Indre-et-Loire de la Libre Pensée en 1996 justement. C’est dès cette année que la Libre Pensée a mené le combat contre le financement public de la venue du pape à Tours par la commune de Tours, le département d’Indre-et-Loire et la Région Centre et par une mise à disposition gratuite de la base aérienne pour le meeting avec le pape.
Nous n’avons organisé ni en 1995, ni en 1996 et après, aucun « repas du boudin », même par dérision ! En effet, nous pensons, comme de nombreux travaux historiques le démontrent, que Jésus Christ n’a jamais existé.
En revanche, nous organisons un « repas gras » le vendredi saint pour protester contre les interdits religieux, notamment alimentaires (le vendredi maigre). Cela n’a rien à voir avec une quelconque célébration de la mort du Christ (l’abbé devrait le savoir). Et en janvier, des « repas tête de veau » pour célébrer la Révolution Française de 1789 et la République.
Pour notre part, nous n’éprouvons aucune haine à l’égard de ce vieux monsieur. Mais la vérité nous oblige à dire que l’inverse n’est pas vrai. Les écrits de l’Eglise contre les athées, les francs-maçons, les agnostiques, les rationalistes et bien d’autres écrivains, philosophes et artistes, eux, sont bien chargés de haine. Et cela ne s’arrête pas aux écrits, mais selon les époques et les pays, l’Eglise a – pour le moins – multiplié les actes violents contre ceux qui refusaient leur domination, leurs dogmes, leurs interdits. Le délit de blasphème n’est pas si loin en France et existe encore en Alsace-Moselle et en Europe. Les Libres Penseurs n’ont jamais soumis personne à la question (chevalier de la Barre), ni brûlé personne, ni arraché la langue de quiconque (Michel Servet, Etienne Dolet, Giordano Bruno…). Ce monsieur nous laisse indifférents.
Nous le laissons à sa fidélité à l’Eglise. Il déclare condamner la violence (celle des Gilets Jaunes ?) Il n’a pas un mot pour les milliers de victimes avérées des prêtres pédophiles… Malgré ses 99 ans, ce monsieur a trouvé l’énergie pour attaquer les libres penseurs. Décidément, on ne se refait pas !
Alain Jouannet, président de la Libre Pensée 37
Joué, le 26 décembre.
Mise au point envoyée à la rédaction de la Nouvelle République et à E. Bellanger, signataire de l’article du 23 décembre.