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Fédération d'Indre et Loire de la Libre Pensée

Communiqué de la Fédération du Rhône de la Libre Pensée : Affaire RIBES : l’Église savait depuis longtemps, L’Église est responsable.

19 Mars 2022, 17:07pm

Publié par Fédération de la Libre Pensée d'Indre et Loire

Communiqué de la Fédération du Rhône de la
Libre Pensée : Affaire RIBES : l’Église savait depuis
longtemps, L’Église est responsable.
L’Eglise doit payer toutes les indemnisations qui seront demandées par les victimes !

Un bref rappel des faits

Louis Ribes est un prêtre, ordonné le 28 juin 1947. Il commence à être enseignant à la Cléricale, école catholique de St-Martin-en-Haut. Dans ces terres dites « la petite Vendée » de l’ouest lyonnais, le cléricalisme est puissant, il baigne tous les temps et espaces de la vie sociale. Ribes a un don de peintre et il a déjà beaucoup fréquenté les milieux artistiques de Lyon. Pendant la guerre, il est dessinateur pour l’hebdomadaire « Temps Nouveau »replié à Lyon.

Jusqu’à sa mort en 1994, il va agresser sexuellement des centaines d’enfants dans tous les lieux où il enseigne ou intervient, depuis le séminaire de Vienne-Estressin où il forme les futurs prêtres, aux trois diocèses de Lyon, Grenoble et St-Etienne où il se déplace partout et continuellement.

Sa technique est simple et rodée : auréolé de son talent de dessinateur, peintre et concepteur de vitraux, celui qui sera nommé « le Picasso des églises », rencontre des familles, abuse de leur confiance et obtient que leurs enfants posent nus pour des dessins, peintures et photos. Les séances de pose, déjà en soi traumatisantes, sont accompagnées d’actes sexuels. On parle bien d’agressions à caractère criminel, c’est-à-dire de viols, et pas de « simples » attouchements – si l’on ose dire – comme dans l’affaire Preynat.

De 1976 à 2017, des alertes précises sont faites à l’Eglise, dont il reste les témoignages. Une victime sera même reçue trois fois en 2017 par le cardinal Barbarin.

Mais rien ne se passe.

Pire, en juin 2020, l’Eglise sort un ouvrage d’art intitulé « Prêtres et artistes », exaltant Ribes et la qualité de ses œuvres.

Il faut attendre 2021 pour qu’une victime brise le silence, avec un premier article dans le journal « Marianne» le 18 octobre 2021.

Malgré de nombreuses alertes, l’Eglise ne fera rien avant le 8 janvier 2022, date à laquelle elle s’engage dans des actions symboliques comme le retrait d’un chemin de croix peint par Ribes et concède l’organisation de réunions pour libérer la parole.

C’est alors un véritable déferlement de témoignages tous plus atroces les uns que les autres, au long de cinq réunions publiques tenues entre janvier en février dans des localités du Lyonnais.

Et maintenant que faire ?

Des victimes sont en colère, elles cherchent à s’organiser, elles veulent savoir ce que sont devenues les dessins, photos et autres œuvres d’art du pédo criminel pornographique. Elles font valoir les traumatismes qu’elles ont subis. Elles demandent des aides financières, notamment pour financer des consultations auprès de spécialistes. La question se pose aussi de faire payer un avocat pour les défendre.

Comme pour donner suite au rapport de la CIASE, un fond de 20 millions de l’Eglise et géré par l’INIRR (Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation), est disponible pour être « partagé » pour les victimes, « au cas par cas » et un « barème » sera établi.

Dans le cadre d’une campagne de notre Fédération Nationale de la Libre Pensée, des recensements des biens de l’Eglise sont faits.

Elle a montré qu’a minima, l’Eglise de Lyon dispose en 2019 d’un patrimoine de 76,2 millions et d’une trésorerie de 15,4 millions : elle peut payer !

Notre position est donc simple.

La Fédération du Rhône de la Libre Pensée est totalement solidaire des victimes, qui seules sont à même d’estimer les montants de la réparation financière due par l’Eglise : quel « barème » pourrait exister pour « mesurer » les conséquences individuelles des traumatismes causés par le pédo-criminel Ribes ?

L’Eglise doit assumer le paiement de l’intégralité des réparations individuelles demandées.

Enfin, à titre d’urgence, le fond INIRR doit assumer immédiatement les frais d’avocat des victimes qui ont engagées des démarches auprès du procureur de la République.

L’Eglise doit payer ! L’Eglise peut payer !

La FNLP est membre de l’AILP (Association Internationale de la Libre Pensée) qui mène le même combat dans de nombreux pays.