Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Fédération d'Indre et Loire de la Libre Pensée

Le Sabre et le Goupillon

3 Mai 2022, 09:06am

Publié par Fédération de la Libre Pensée d'Indre et Loire

Dans un numéro numérique (24/04/2022) du Boulevard Voltaire (cela devrait  plutôt s’appeler Impasse Charles Maurras), un plumitif calotin dénommé Marc Eynaud  fulmine une bulle intitulée: « Que reste-t-il de sacré dans ce pays, hormis les lieux de culte ? »

Il écrit ainsi : « À l’image des islamistes qui nomment encore les Occidentaux comme des « croisés », ce qui n’est pas flatteur pour Marianne, à l’image de l’acharnement de certaines associations à déboulonner des calvaires et déplacer des statues. Les catholiques sont attaqués d’abord parce qu’ils sont les témoins vivants d’une Histoire et d’un héritage que beaucoup s’acharnent à détruire. »

Il recommande : « Ensuite, il faudrait sérieusement se pencher sur l’instauration d’un délit de profanation. Ou plutôt étendre le champ de ce délit au-delà de celui des sépultures. » Pour un peu, l’autodafé et le bûcher ne sont pas loin pour « complicité avec les crimes terroristes islamistes ». Seule sans doute la crainte de la Justice a dû retenir la plume et la sentence pontificale.

L'église Sainte Bernadette à Nevers, imaginée par les architectes Claude Parent et Paul Virilio...Il est sûr que vouloir détruire une si belle oeuvre est iconoclaste au possible © ©Artedia/Leemage

Tout le monde aura compris, même les bas du front, que c’est la Fédération nationale de la Libre Pensée qui est visée par l’Inquisiteur en chef. Outre qu’un calvaire ne se déboulonne pas, visiblement, c’est l’auteur qui a dû « en péter » un de boulon, le procès médiatique fait à la Libre Pensée est un faux procès.

Nous l’avons écrit maintes fois : nous ne sommes pas pour l’éradication de symboles religieux, statues, croix, calvaires et autres bondieuseries. Nous voulons juste le respect de l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 qui interdit à partir de cette date d’ériger des emblèmes  religieux dans les emplacements publics. Rien de moins, rien de plus.

Nous n’avons jamais fait une démarche juridique pour faire tabula rasa d’un quelconque emblème religieux construit avant la loi de 1905. Dans quelle langue faut-il le dire ? En latin ? Alors faisons le : « Signa sacra, statuas, cruces, calvaria atque alias superstitiones exstirpare nolumus. Tantum volumus observari duodetricesimum (XXVIII) caput  noni diei Decembris MCMV legis quae ex eo tempore sacra argumenta  in locis publicis statui vetat. Nihil aliud nisi lex. »

La Libre Pensée n’est nullement adepte de la Cancel-Culture ou du wokisme. D’ailleurs, nous recommandons à ceux que cela intéresse de commander deux prochains numéros de notre Collection « Arguments » qui vont traiter de la « Cancel-Culture et du Wokisme », et un autre sur la « Reconquête cléricale par l’envahissement de l’espace public par les symboles religieux » et la véritable position de la Libre Pensée sur ces questions. Cela pourrait ouvrir les yeux à ceux qui en ont, mais qui ne veulent pas voir.

Je recommande aux idolâtres (quelque peu païens) de relire la Bible « Tu ne feras pas de statue, ni aucune forme de ce qui est dans ciel en haut » (Exode 20, 4). Or, c’est bien le cas avec Jésus, Marie et Saint-Michel qui sont « là-haut  dans le ciel», si on en croit l’Église.

Avec la Calotte, il y a toujours le sabre


 
On sait que les copains de chambrée anti-musulmans de Boulevard Voltaire, le triste Printemps républicain, si mal nommé, ne cesse de faire des offres de services à Emmanuel Macron en vue de l’obtention d’un poste, d’un cabinet, d’une fonction, d’un siège,  voire comme dans le métro : une petite pièce ou un chèque restaurant. A votre bon cœur, Emmanuel ! D’ailleurs, Emmanuel en hébreu veut dire : « Dieu est avec nous ». Tout est alors possible.

On apprend dans l’Express.fr du 28 avril 20202 : « Macron et la jeunesse : Monsieur le Président, créons un service civique des aînés. Gilles Clavreul plaide pour que les élites prennent leur part dans la vie démocratique du pays en "mentorant" ou parrainant des jeunes ruraux ou issus des banlieues. » La jeunesse militarisée par le Service National Universel ne leur suffit pas : Tous Kaki, tous mobilisés, tous militarisés !

Si tout le monde doit revêtir l’uniforme, alors cela s‘appelle la Mobilisation générale. Mais pour quelle guerre, au fait ? Tout le monde l’aura compris : celle du Capital, de la Réaction, et de l’Occident chrétien contre les envahisseurs musulmans. Au Printemps républicain, les délires réactionnaires et xénophobes bourgeonnent visiblement.

 

On peut lire aussi sur le site de l’IRIS l’information suivante : « Au cœur des priorités du ministère des Armées et partie intégrante du lien Armées-Nation, le lien Armées-Jeunesse revêt de multiples enjeux. La fin de la conscription au début des années 2000, remplacée par les Journées défense et citoyenneté (JDC) auxquelles participent chaque année près de 800 000 jeunes, a contraint les armées à repenser leur rôle social, et notamment leur façon de contribuer au renforcement de la cohésion nationale et à la mixité sociale. C’est le cas à travers des dispositifs d’insertion socio-professionnelle tels que le SMA depuis 1961 et le SMV depuis 2015, mais également par des actions menées en faveur de la jeunesse de façon plus large, tels que les « lycées de la défense », la plateforme « 1re expérience défense », ou encore par sa contribution au Service national universel (SNU), des dispositifs coordonnés depuis mars 2021 au sein de l’« Ambition armées-jeunesse » du ministère.

À l’heure où les forces armées sont mobilisées de façon accrue, que ce soit sur le territoire national ou en opérations extérieures, comment articuler leur mission première de protection du territoire et de la population, avec leur action en faveur de la jeunesse ? Quel est l’avenir du lien Armées-Jeunesse ? »

 

Même les religions chrétiennes trouvent qu’Emmanuel macron  en fait trop contre les musulmans

Dans La Vie.fr du 27/04.2022, on peut lire : «  François Clavairoly, Président de la Fédération protestante de France, appelle le Président de la République à être attentif au principe de laïcité et à la place des religions en France. La République est laïque, la société française ne l’est pas. La société n’a d’ailleurs pas à devenir une sorte d’espace public neutralisé au plan confessionnel, comme beaucoup sont tentés de l’imaginer. Notre société a des racines, des mythes fondateurs connus ou implicites : ces sources cachées de la société que sont le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam nourrissent aujourd’hui encore la culture. Ainsi, de la Réforme du XVIe siècle, qui affirme la liberté de conscience et l’émergence de la personne humaine comme sujet, jusqu’aux Lumières, qui prônent la liberté de chacun et la primauté de la raison sur les dogmes, le culte demeure au cœur de la culture. Il énonce une antécédence, un « avant », de même qu’il désigne un destin, une espérance.

Une société d’où le culte serait éradiqué de la culture nous préparerait des lendemains barbares. Tout comme une inégalité de traitement entre les cultes serait insupportable. D’autres, dans d’autres lieux et d’autres temps, se sont essayés à cette tentative d’éradication du culte. Rien de bon n’en est résulté, car il y allait, en vérité, de l’essentiel d’un vivre ensemble et de la protection des libertés fondamentales. Le culte est cet espace « cultivé » d’une liberté imprenable, d’un accueil, d’une hospitalité spirituelle, rituelle et langagière, et d’une reconnaissance de la dignité de la personne dans sa dimension de transcendance, que nul ne saurait effacer ou contraindre.

La laïcité est un terme précis qui renvoie autant au principe de neutralité de l’État en matière confessionnelle qu’au principe de liberté d’expression et de culte dans l’espace public. Elle est un principe et non pas une valeur à la main de quiconque voudrait à sa guise valoriser ou humilier telle ou telle religion….

Le lien avec le ministère de l’Intérieur, qui donne sans conteste une note « policière » ou « territoriale » à la question du culte est nécessaire, certes, mais loin d’être suffisant. Ce lien qui n’était pas exclusif avant 1905 crée une situation qui n’a pas d’équivalent dans les pays d’Europe qui vivent ce sujet de façon bien plus ouverte et apaisée. »

 Il demande : «  L’abrogation des dispositions de la loi du 24 août 2021 qui s’ajoutent à ce que la loi de 1905 contient et qui soupçonnent et contraignent les associations cultuelles. »

On croirait lire mot pour mot (sauf sur les bienfaits du culte), la Résolution laïque du Congrès de la Libre Pensée de Voiron (août 2021) qui indique clairement : « Il ne faut pas confondre la laïcisation des institutions et la sécularisation des sociétés ». La Libre Pensée avait encore un coup d’avance.

Christian Eyschen