Discours d’Alain Jouannet, president de la Libre Pensée 37 au rassemblement pacifiste du 11 novembre à Tours.

FÉDÉRATION NATIONALE

DE LA LIBRE PENSÉE D’INDRE ET LOIRE

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Discours d’Alain Jouannet, president de la Libre Pensée 37 au rassemblement pacifiste du 11 novembre à Tours.

Chers camarades et chers  amis,

Tout d’abord, une information : hier, la Libre Pensée, avec la mairie de Bléré et les anciens combattants, a déposé une gerbe devant la plaque qui est apposée devant le monument aux morts, en hommage au jeune soldat René Abel Viau né à Bléré et fusillé pour l’exemple en décembre 1914 à Ypres. Merci à la Mairie d’honorer sa mémoire avec la Libre Pensée qui combat pour la réhabilitation collective des 639 fusillés pour l’exemple de 1914-1918.

Cet acte est plus qu’un symbole !

Camarades et amis,

Nous sommes en plein dans la guerre !

L’horreur est en marche !

La barbarie se développe !

La guerre, on voit quand elle commence, on ignore comment elle se développe et quand cela finit. Mais ce que l’on sait : ce sont des milliers de victimes civiles et militaires, les destructions des villes et villages, des infrastructures, la famine, les épidémies, les millions de déplacés  qui tentent de survivre dans des camps de réfugiés.

Camarades et amis,

Le mot d’ordre est simple : s’organiser maintenant pour empêcher la guerre !

C’est ce que la Libre Pensée, sur le terrain qui est le sien et avec les forces qui sont les siennes, essaie de faire. Et autant que possible avec d’autres.

C’est pourquoi nous nous réjouissons de la participation – chacun avec ses positions – de plusieurs associations et organisations à ce rassemblement.

Cela a été dit par d’autres que moi : ce n’est pas quand la guerre tue 1 000 soldats par jour, quand les libertés sont supprimées par la censure et la loi martiale que l’on peut combattre la guerre. C’est avant !

La guerre, ce n’est pas seulement l’Ukraine en Europe, c’est le Yémen, la Syrie, le Soudan… C’est aussi la répression militaro-policière de l’Etat colonial français en Nouvelle-Calédonie et en Martinique.

C’est l’invasion du Liban par l’armée israélienne, les bombardements intensifs de Beyrouth. La souveraineté de ce pays – déjà en crise – est littéralement bafouée. Les résolutions bien pensantes de l’ONU ne les arrêtent pas. Rien n’arrête l’armée israélienne qui tire sur le QG de la FINUL et arrête des gendarmes français dans l’enceinte de l’ambassade ! C’est inouï.

L’horreur est en marche ! Depuis des mois, nous assistons au massacre, au génocide des Palestiniens de la bande de Gaza, dont il ne reste que des ruines, et en Cisjordanie, organisé par le gouvernement israélien dont le but ‘est ni la libération des otages, ni la paix, mais l’éradication d’un peuple, son expulsion de ses terres pour faire aboutir les plans des sionistes, c’est-à-dire le grand Israël qui comporterait rien de moins que la Jordanie, le Liban, la Syrie…

• Massacres : enfants très amputés, 70% des victimes sont des femmes et des enfants
• Epidémies : infrastructures entièrement détruites, déplacement de population

A ce sinistre tableau, il faut encore ajouter 2 éléments :

• 625 000 enfants sont privés d’éducation
• 90% des écoles et des universités ont été détruites

L’Etat militaro-religieux, puissance occupante, a la volonté de détruire le système éducatif à Gaza. Près de 50 000 morts, chiffre maintenant admis. La revue scientifique « The Lancet » a publié une estimation selon laquelle le bilan des Palestiniens tués à Gaza pourrait atteindre 180 000 personnes, c’est-à-dire 8% de la population.

Tout cela avec l’aide, la complicité des Biden, rebaptisé « Genocid Joe », des Macron, des Scholz, des Starmer, etc.

En Ukraine, comme du côté russe, ce sont des centaines de milliers de jeunes soldats qui ont perdu la vie en 3 ans, ou qui sont mutilés, qui sont partis pour fuir la guerre. Des villes, les logements, des infrastructures détruits.

Comme le disait Paul Valéry : « La guerre, c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent, mais ne se massacrent pas. » Bien vu, bien dit !

Camarades, chers amis,

Une étape est franchie !

Nous sommes passés des déclarations va-t’en-guerre à une préparation active de la guerre de "grande dimension", comme ils disent.

LES USA ont alloués avec l’accord de Biden et de Trump 95 milliards de dollars au génocide, à la guerre en Ukraine et au renforcement des moyens militaires en Asie et dans le Pacifique (ce dont on parle moins) préparant les conditions d’une nouvelle guerre.

Pour le moment, l’objectif est d’affaiblir la Russie, ils veulent se concentrer sur la Chine qui poursuit sa politique d’expansion économique au détriment de l’économie américaine. La secrétaire américaine au Trésor a déclaré : « Lorsque le marché mondial est inondé de produits chinois artificiellement bon marché, la viabilité des entreprises américaines et étrangères est remise en question… »

Revenons un peu en arrière et parlons de l’Europe.

Le Parlement européen a adopté une résolution appelant la Banque Européenne d’Investissement à abroger ses restrictions sur le financement de la production de munitions et d’armes. Thierry Breton, commissaire européen, notamment chargé de la défense, s’est réjoui de cette division. Il a déclaré : « Enfin on va pouvoir rouvrir les moyens de financement de l’industrie de défense », ce qui faisait dire au journal "l’Opinion" que les mesures de ce M. Breton pour les armements en Europe étaient « un premier pas vers une économie de guerre » Cela a le mérite de la clarté !

Il veulent une véritable économie de guerre !

Oui ! Une étape – inquiétante – a été franchie !

Plus clair encore, Dominique Giuliani, président de la fondation Robert Schuman, appelle les pays membres de l’Union européenne à préparer et se préparer à la guerre contre la Russie. Cela a des conséquences : « Nous devons investir massivement dans notre sécurité, fut-ce au détriment du confort de régimes sociaux généreux. L’économie de guerre doit mobiliser toute la société européenne. »

La guerre, ce ne sont pas seulement les massacres, les destructions, c’est aussi le moyen de remettre en cause les conquêtes sociales et démocratiques.

En Ukraine, la loi martiale a suspendu des pans entiers du code du travail, interdit de multiples organisations et associations et a restreint la liberté d’expression entre autres.

En France, c’est la subordination totale de toutes les dépenses des services publics (hôpitaux, écoles…) à l’économie d’armement. Peu de gens parmi les journalistes et politologues parlent de cela.

Concrètement, 700 millions en moins pour les écoles, collèges, lycées publics, 690 millions en moins pour l’enseignement supérieur, 300 millions en moins pour l’aide à l’accès au logement…

Voilà la réalité ! Dans une misérable tentative de diversion, les Macron et compagnie et bien d’autres nous parlent de l’uniforme à l’école, du SNU et de sa généralisation. Mais cela semble se compliquer quand on parle du coût au final !

Comme Jaurès l’affirmait, les guerres impérialistes ne sont pas des accidents, c’est la nature même du système capitaliste. Le « Financial Times » nous apprenait que la guerre en Ukraine a permis une explosion des commandes de l’industrie de l’armement. Les actions de Dassault-Thalès-Safran ont doublé en 2 ans ! Doublé ! Ça roule pour eux ! Lecornu a déclaré en 2023 à Kiev : « La guerre en Ukraine représente des opportunités pour l’industrie française. »

La France est une puissance cobelligérante !

Les soldats ukrainiens sont formés par l’armée française, 12 000 sont venus en France, 8 000 en 2023. Des militaires de la 3^e brigade d’assaut, héritière du bataillon Azov – dont les liens avec les nazis sont connus.  Une partie de ces soldats sont de véritables nazis nostalgiques des divisions SS.

Un lieutenant-colonel a déclaré : « Ils viennent apprendre nos méthodes occidentales pour essayer de bousculer les choses sur le front. » On le voit, il n’y a pas que les livraisons d’armes – même importantes – avec les canons laser, les missiles, les chars, les avions…

La France a aussi des bases militaires en Roumanie et dans les pays baltes.

Mais il y a la résistance, l’opposition à la guerre, au génocide, sur tous les continents.

Face à cette situation dramatique pour la population de la bande de Gaza, des millions de femmes et d’enfants dans le monde entier se lèvent pour affirmer leur rejet des massacres.

En Angleterre, en Allemagne (une grande manifestation a eu lieu le 30 octobre sur le mot d’ordre : Plus jamais la guerre ! Déposez les armes ! Non à l’OTAN ! Oui à la paix !

En Espagne, en Serbie, en Afrique du Nord, au Yémen, au Maroc, en Jordanie, aux USA mêmes les manifestants criaient : pas en notre nom ! et exigeaient l’arrêt de la complicité américaine. Les 3 principaux syndicats américains appellent à l’embargo sur les armes à destination d’Israël et utilisées dans les massacres commis par Israël. En effet, selon l’avis des experts, sans les livraisons d’armes américaines et européennes, la guerre s’arrêterait !

Ils ont tous du sang sur les mains !

A l’intérieur même de l’Etat d’Israël, des dizaines de milliers ont manifesté contre le gouvernement, exigeant le départ de Netanyahou, le cessez-le-feu, le retour des otages. Des groupes de juifs israéliens exigent le retrait total des troupes et disent : « pas de bombes, de la nourriture ! » Ces manifestants sont durement réprimés par la police israélienne.

Eu Europe, des pays comme l’Espagne ou l’Irlande ont décidé de cesser toute vente d’armes à Israël. Alors, M. Macron ?

Le soutien inconditionnel de Biden à Netanyahou provoque une crise majeure au sein du Parti démocrate dans lequel la jeunesse se déclare contre la politique de soutien à Israël.

Il faut souligner l’importance des mouvements, partis de dizaines d’universités américaines, relayé dans les universités du monde entier qui exigent le cessez-le feu, l’arrêt du génocide, le désinvestissement des facultés de tout lien avec l’Etat israélien génocidaire.

En conclusion, je veux dire ceci : il faut gagner sur la Palestine, c’est la responsabilité de tout le mouvement ouvrier et démocratique. IL FAUT GAGNER SUR LA PALESTINE !

On a vu où ont mené la pax americana, les accords d’Oslo, la politique de l’Autorité palestinienne et les déclarations ressorties récemment sur les deux Etats. Un Etat palestinien ??? Où ?

Il y a une Palestine historique, aujourd’hui colonisée.

Des centaines de milliers prennent de plus en plus conscience, plus ou moins conscience, que la seule issue, c’est difficile, mais c’est la seule : c’est un seul état libre, démocratique, laïque, fondé sur l’égalité complète des droits des composantes juive et arabe sur tout le territoire de la Palestine.

Le maintien d’un Etat militaro-religieux d’apartheid, c’est à un moment ou un autre la certitude de nouveaux massacres.

Stop ! cessez-le-feu immédiat ! Retrait de toutes les troupes ! Accès à l’eau, à la nourriture, aux médicaments !

A BAS LA GUERRE, TOUTES LES GUERRES !

POUR LA PAIX, L’ENTENTE ENTRE LES PEUPLES !

L’ARGENT POUR LES ECOLES, LES HÔPITAUX, LE LOGEMENT, PAS POUR LES BOMBES !

A bas la calotte et vive la sociale

Je vous remercie,

Alain Jouannet, président de la Fédération d’Indre-et-Loire de la Libre Pensée