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Fédération d'Indre et Loire de la Libre Pensée

Les Banquets républicains du 21 janvier : Contre le Despotisme, hier comme aujourd’hui !

1 Février 2024, 10:56am

Publié par Fédération de la Libre Pensée d'Indre et Loire

Les Banquets républicains du 21 janvier : Contre le Despotisme, hier comme aujourd’hui !

Nous sommes ici pour célébrer, non pas la mort d‘un homme, nous ne sommes pas des laudateurs de l’assassinat, mais la fin d’un régime despotique et absolutiste. Il fallait trancher vigoureusement pour en finir avec l’Ancien-Régime et cela a été fait. Cela signifiait qu’il n’y aurait pas de retour en arrière possible. « La Liberté ou la Mort » proclamaient les Sans-Culotte.

Il fallait adresser un message clair à toutes les Monarchies coalisées contre la Révolution française. Paris se dressait contre Coblence.

Il y eut pourtant des reculs : Le Directoire, le Consulat, l’Empire, la Restauration, le Second Empire, mais la Révolution creusait toujours et ce fut 1830, 1848, 1871, 1944.

Je vous invite à vous procurer et surtout à lire un ouvrage que la Libre Pensée a édité récemment : « Le Livre des Rois, de la Monarchie à la République » qui analyse tout cela en détail et qui vous apprendra surement beaucoup de choses. C’est sur la base de cette compréhension historique, que la Libre Pensée considère que nous sommes revenus à une situation comme en 1848 où tout est sur la table, tout doit être à nouveau débattu, reconstruit, refondé. Mais cette fois-ci, sur la base de ce qui a été acquis et compris.

À chaque fois, le mouvement révolutionnaire apprenait et progressait, même si les reculs lui portaient des coups. On ne part jamais de rien, on tire toujours des leçons positives de ses échecs, rarement de ses victoires, car alors on n’analyse pas, on savoure.

1958 a porté un coup sévère à la Démocratie et à la République. Mais le Mouvement s’est ressaisi, reconstruit et sa Résistance a conduit le Régime à l’agonie. Il dure et pourtant, il ne peut plus durer. On assiste à toutes les phases de convulsion, toutes les solutions pour faire durer le malade ont été utilisées. Plus rien ne marche.

Et le pays médusé et sidéré de voir que ce Régime à l’agonie qui détruit tout ce qui a été édifié pour le Progrès humain est détruit et tous les acquis sont remis en cause.

La seule solution pour stopper ce vaste retour en arrière, ne peut être que le Choc frontal. Chacun s’y prépare à sa manière. Réfléchissons : depuis 30 ans, sans aucune interruption, ce monde inquiet connait crise sur crise, affrontement sur affrontement, révolte sur mouvement social.

À chaque fois, le mouvement s‘arrête et repart sur les acquis du mouvement précédent. Le dernier que nous avons connu contre la Réforme des Retraites est riche d’enseignement : la force du mouvement, notamment, de la classe ouvrière, a empêché l’Intersyndicale de se dissoudre sans trahir et a contraint à son maintien sur le mot d’ordre « Retrait ! ». C’est la première fois que l’on a connu une situation où TOUS les Syndicats unanimes ont dit Non et Retrait.

Mais la force du mouvement n’a pas été encore suffisamment forte pour bloquer le pays et contraindre l’Intersyndicale à appuyer ce blocage en appelant à sa mise en œuvre.

La leçon ne sera pas perdue, elle entre déjà dans la vie. En voici quelques exemples :

Dans le mouvement contre les violences policières d’État, une première jonction a été faite entre le mouvement syndical, le mouvement ouvrier, les associations démocratiques et laïques, les organisations d‘immigrés, les Comités pour que « Justice soit rendue »  aux victimes des assassinats par des policiers, les Comités de quartier.

Cette jonction s’est aussi concrétisée dans les rassemblements et manifestations en solidarité avec le Peuple palestinien, victime de la barbarie du génocide à Gaza, par l’État théocratique d’Israël et son gouvernement de fascistes. Une telle union et une telle force à conduit le Macronisme à tous les renversements d’attitude le confinant au ridicule du « en même temps ».

Toutes les manœuvres au nom du prétexte hypocrite « de la lutte contre l’antisémitisme » pour mieux couvrir les crimes sionistes n’ont pu empêcher ce mouvement de solidarité avec le Peuple palestinien de se poursuivre et de s’amplifier, comme dans le monde entier.

La crise et l’affolement du pouvoir l’a conduit à cette sinistre comédie de vouloir enrôler le Culte Israélite à l’Élysée pour une opération de survie. L’opération a lamentablement échoué, même le CRIF a condamné cette violation de la Laïcité. Du jamais vu !

Pour diviser ses opposants et la société, le Régime a voulu utiliser la question de l’Immigration comme une énième planche de salut. Mal lui en a pris. L’Assemblée nationale, pourtant faite de beaucoup de Godillots a rejeté le projet de loi avant même qu’il ne soit discuté. La crise est là, béante et toujours plus profonde. Le gouvernement n’a même pas pu utiliser son 49,3. Il n’en est portant pas avare depuis le début de la Législature, il en était à son vingtième.

L’Article 49,3, c’est le Droit de véto de Capet sous la Vème République. Cela ne peut durer ad vitam, il arrive toujours un moment où le peuple s’insurge et où les Bastille tombent…

La crise s’amplifie, les vieilles recettes ne font plus florès. Alors le gouvernement présente une nouvelle loi sur l’Immigration, la trentième en 40 ans, avec un triple objectif :

  • Accroitre la pression sur les immigrés pour les précariser encore plus dans l’exploitation
  • Les désigner comme responsables de « l’insécurité et des violences dans la société » pour mieux les réprimer
  • Faire un pont avec la Droite et l’extrême-droite qu’il instrumentalise à outrance, pour faire durer son régime. Mais cela commence à se voir vraiment.

Le rejet préalable de sa loi raciste et réactionnaire est une première depuis 25 ans.

Il va dans le mur, il est dans le mur. Il n’a pas compris, entre autres chose, que prôner la mondialisation de l’économie et en « même temps » refuser l’Immigration qui en est le corolaire obligé du fait des exigences d’exploitation et des guerres qu’elle engendre avec les conséquences dramatiques pour les populations, est quelque peu contradictoire.

Il n’a pas été contraint d’utiliser le 49,3, car le renfort de la Droite et de Le Pen ont validé « cette victoire idéologique du Rassemblement national ». Cette loi, raciste et réactionnaire est à rejeter en bloc, et non acceptée en partie, car « censurée » pour quelques articles. C’est pourquoi, la Libre Pensée a appelé à participer à toutes les initiatives qui en ont exigé le retrait pur et simple.

Il ne veut pas dissoudre l’Assemblée nationale, car il serait exsangue encore plus à la sortie et il n’est pas sûr que cela profite au RN, son allié objectif. Mais au bout du bout, pourra-t-il faire autrement ?

En face, la mobilisation a conduit une nouvelle fois à la jonction pour le rejet de la loi « Immigration ». Fait significatif de la nouvelle situation : les associations d’immigrés ont demandé aux Confédérations syndicales d’appeler à la grève pour le retrait du projet de loi. Que cela se fasse ou pas, et ce serait très positif que cela se fasse, le plus important est la démarche d’union et ce qu’elle signifie en profondeur.

La jonction s’amplifie : plus personne ne pense que l’on peut stopper ce gouvernement sans l’union de toutes les composantes de la société qui sont en butte aux attaques destructrices du Macronisme. Prenons un autre exemple, quand le mouvement puissant des Gilets Jaunes a explosé, la question de la jonction avec les Syndicats s’est trouvée posée, mais non résolue. À la tentative récente de reprendre le Mouvement des Gilets Jaunes, la question ne s’est pas posée comme une possibilité, mais comme une volonté d’y arriver. C’est notamment pourquoi la Libre Pensée a apporté son soutien à cette initiative.

Le mouvement de révolte prend des formes parfois différentes, mais il continue sur sa lancée et sa dynamique. Nietzche observait déjà : « Le Serpent qui ne peut changer de peau meurt ».

Un vertige est en train de saisir le pouvoir, il est minoritaire dans le pays, minoritaire à l’Assemblée nationale et au Sénat, minoritaire dans le monde social. La quasi-totalité des Ministres sont inconnus du public, ils changent tout le temps. Cela nous rappelle que dans l’Empire Romain, entre 14 et 192, il y eut 14 Empereurs et entre 193 et 293, ils furent plus de 70. Et au bout : la Chute de l’Empire romain.

C’est la première fois, comme nous l’analysons dans notre numéro d’Arguments « Pour en finir avec la Vème République » que nous vous appelons aussi à vous procurer, que le « Bonapartisme » en place n’a aucune base ni sociale, ni politique.

Il ne tient que par la répression toujours plus forte, ajoutée à une dose de mépris toujours plus grande. La récente loi proposée par une ministricule voulant pénaliser les parents de l’attitude supposée de leurs enfants ne se conjugue qu’avec la répression. Aucune mesure sociale, ce n’est que de la répression punitive.

Macron devrait se souvenir de plusieurs choses que l’Histoire nous enseigne. Les Forces de répression sont les nouveaux Gardes Suisses du Régime. Ils ont tiré sur le Peuple et la Monarchie fut balayée. Le mépris affiché de la morgue macroniste : « Si tu veux un boulot, traverse la rue » ou « Qu’ils viennent me chercher », cela résonne comme « Ils n’ont pas de pain ? Quils mangent de la brioche ! ». Et les coups de menton de matamore rappellent ceux de Mussolini.

Tout le monde sait comment cela s’est terminé. Et cela se terminera de la même manière pour Macron. On n’humilie pas impunément le Peuple, sans qu’il y ait une réaction à la mesure. Et comme en 1789, cela risque fort de devenir : « Paix aux chaumières et Guerre aux châteaux ».

Continuons la comparaison entre 1789 et 2023. Sous l’Ancien-Régime, la devise était « Un Roi, une Foi ». Quand les Révolutionnaires se sont fourvoyés dans la Constitution civile du Clergé pour lui substituer « Une Loi, une Foi », cela a donné la dislocation du Clergé et la Guerre de Vendée, tout cela finira par la Première forme de Séparation des Églises et de l’État en 1795, par la suppression du Budget du Culte.

Emmanuel Macron, qui se prend visiblement pour quelqu’un d’autre, s’est dit « L’État, c’est moi » et après sans doute « La Foi, c’est moi ». C’est pourquoi, il a accueilli le Pape à Marseille comme s’il était un Prince de sang de la famille royale.

Pour réparer le lien entre l’Église et l’État, comme il le demandait aux Bernardins, il a décrété la loi « Séparatisme » qui est une loi détruisant le principe de Séparation, pour lui substituer un contrôle direct de l’État sur l’Église. C’est le pouvoir qui décide ce qui est religieux ou pas, comme pour l’abaya et ce qui est cultuel ou pas comme pour les agréments préfectoraux pour les associations qui gèrent le cultuel. Macron veut assujettir le Religieux à ses besoins, en pensant que cela lui donnera la basse sociale qu’il n’a jamais eu.

Cet individu a une curieuse conception de la réparation, il veut tout décider à votre place, vous dire ce que vous devez penser et faire. Avec un tel garagiste, le client n’est jamais roi et l’on voit les Églises condamner la loi « Séparatisme », comme le CRIF sur la comedia del arte sur la Hanoukka à l’Élysée. Cet individu a un certain talent pour se mettre tout le monde à dos.

Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Dans une situation où tout s’aggrave, tout se disloque, où la crise succède à une autre crise, la seule solution qui apparait crédible, c’est de redonner la parole au Peuple. C’est à lui qu’il appartient de décider de sa destinée.

Quand il n’existe plus aucune légitimité, il faut en revenir toujours à la légitimité originelle : le Peuple ! La souma potestas comme disent les Juristes constitutionnels.

C’est pourquoi, la Libre Pensée s’est prononcée depuis déjà quelques temps vers la seule solution crédible et possible pour en finir avec la Vème République qui entraine le pays à un naufrage dramatique et qui risque, dans la foulée, d’ouvrir le Pouvoir à l’extrême-droite. Ce qui se passe dans les medias mainstream montre qu’une partie du Grand Capital a fait déjà son choix. Et l’Histoire montre que c’est à ce moment-là que se jouent les choses.

Mais n’oublions pas qu’après le 6 février 1934, il y a le 12 février 1934 où la force du peuple a balayé les tentatives fascistes et réactionnaires. C’est dans le Peuple que réside la solution et c’est pourquoi il faut absolument lui redonner la parole pour qu’il tranche le Nœud gordien.

Cette solution, dans une situation où nous sommes revenus à 1848, où ce qui existait hier comme forces structurants n’existe quasiment plus, où tout est à repenser, à construire ou à reconstruire, c’est l’élection d’une Constituante souveraine où le Peuple décidera des Institutions qu’il se dote pour un Gouvernement du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple.

Nous vous appelons à faire de la Constituante souveraine une question posée à tout le monde, devant tout le monde. Et la première expression que cela pourrait prendre est d‘afficher partout, donc d’acheter en masse pour le porter comme une revendication commune, le Badge de la Libre Pensée « Constituante pour la République ! », qui définit ainsi l’objectif et le moyen pour y arriver.

La Constituante, c’est la réponse du Peuple en 1789, 1848, 1944.

C’est avec cela qu’il faut renouer !

Sur le plan du Mouvement laïque à reconstruire et à défendre, ce qui reste construit de positif, ce n’est pas clair… la solution est la même : un Congrès national laïque constituant pour fonder une Confédération laïque sur la base d’un clivage : ou la laïcité est une source de libertés ou c’est un dispositif qui interdit et réprime. C’est la ligne de fracture qui existe aujourd’hui et que nous proposons de résoudre en unissant dans un cadre confédéral les partisans de la laïcité qui libère et qui n’opprime pas.

La question centrale est la défense de la liberté de conscience, de la liberté de penser ce que l’on veut, comme on veut, avec qui l’on veut, dans les formes que l’on veut. Ce qui exige un combat central pour l’abrogation de la loi liberticide « Séparatisme » du 24 août 2021.

La plainte que nous avons déposée contre le Gouvernement pour « défaut d‘actions en faveur de la laïcité » repose sur 5 points principaux :

  1. Non-extension des lois laïques et de la loi de 1905 sur toute l’étendue du territoire de la République (Alsace-Moselle, Guyane, Mayotte, etc..).
  2. Avantages fiscaux considérables donnés aux associations cultuelles religieuses.
  3. Financement public de l’enseignement catholique au détriment de l’Enseignement public, seul devoir de l’État.
  4. Absence totale d’action des Préfets, représentant le Gouvernement lors de l’installation de statues, crèches de Noël, emblèmes et signes religieux sur des emplacements publics en violation flagrante de l’Article 28 de la loi de 1905.
  5. Autorisation tacite donnée par le gouvernement aux cérémonies religieuses dans la Gendarmerie pour célébrer « Sainte-Geneviève », figure religieuse et non-rappel à la loi de 1905. Dans la Fonction publique de la République laïque, il ne saurait y avoir de « saint-patron ».

Cette plainte ne peut intégrer cette question de la loi « Séparatisme », car elle est adressée au Conseil d‘État. Celui-ci, avec le Conseil constitutionnel, a validé cette loi infâme et le Contrat d’engagement républicain qui en découle. L’intégrer à notre plainte affaiblirait notre action juridique.

Mais, par contre, cette revendication d’abrogation est induite complètement au cœur de la proposition de loi qu’a déposée Bastien Lachaud au nom de son Groupe parlementaire de la France Insoumise. Tout ce qu’induit cette proposition de loi démantèle, disloque et abroge de fait la loi « Séparatisme ». C’est pourquoi, outre son contenu avec lequel nous sommes entièrement d‘accord, nous la soutenons fermement.

Vous avez ainsi l’ensemble des revendications de la Libre Pensée qui conduisent son action dans le combat laïque. Il nous faut, pour gagner, renforcer la Libre Pensée pour constituer l’outil nécessaire : la Confédération laïque pour la Défense de la Liberté de Penser.

En vous procurant les livres indiqués et, surtout en les lisant, vous aurez toute l’armature intellectuelle pour mener ce combat.

Ensemble pour la défense de la Laïcité :

Ni dieu, ni maître, à bas la Calotte et Vive la Sociale !

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